Acheter un diamant « équitable »: la certification Kimberley

Le cas du commerce de diamants est un cas à part dans le commerce équitable. Entre conflits armés et problèmes sociaux et environnementaux, c'est l'un des commerce les plus difficiles à réguler et certifier.

D'abord par le problème du commerce de diamants présente peu de points communs avec celui des autres matières premières. D'abord, le chiffre d'affaire de la filière est colossal: 68 milliards de dollars au niveau mondial.

L'exploitation des diamants pose trois types de problèmes:

  • les diamants sont souvent issus de pays qui sont en guerre, dont l'exploitation finance l'armement des différents camps,
  • leur exploitation comme celle de nombreux minerais posent des problèmes écologiquescar elle génére des pollutions importantes,
  • les conditions sociales de leur exploitation sont souvent inacceptables,

Autrement dit, traditionnellement, quand vous achetiez un diamant, vous contribuiez à polluer l'environnement, à financer des conflits particulièrement meurtriers et encouragiez l'exploitation des mineurs qui l'extrayaient.

Pour contribuer à résoudre des problèmes, l'association de défense des droits de l'homme, Amnesty International a travaillé à la mise en place d'un système de certification permettant de retracer l'origine du diamants qu'achètent les négociants et qui permet donc de garantir que le diamant ne provient pas d'un pays en guère. En l'espace de quelques années et grâce à la pression d'Amnesty international, ce système s'est imposé, si bien que 70% de la production mondiale de diamants bénéficie d'un certificat Kimberley.

On pourrait donc penser qu'il ne reste que 30% de la production de diamants à « nettoyer Â».

Malheureusement, la réalité est plus complexe: s'il est imaginable de tracer un dimiant brut, il est très difficile de savoir ce qu'il advient des dizaines ou centaines de diamants qui seront taillés dans ce diamant brut. Un grand négociant en diamants de la ville d'Anvers, capitale mondiale du négoce de diamants indique ainsi que de la même façon qu'il est possible de tracer l'origine d'une vache pour garantir qu'elle n'est pas atteinte par la maladie de la vache folle, mais difficile de garantir de quelle vache un steack provient, il est possible de garantir l'origine d'un diamant brut, mais difficile de montrer à partir de quel diamant brut, un petit diamant a été taillé.

Que faut-il penser de la certification Kimberley ?

Tout d'abord, la certification Kimberley est une excellente chose: elle a obligé la majorité des acteurs de la filière à se soumettre à un contrôle. C'est un véritable progrès car il devient possible de distinguer les diamants bruts issus de zones en guerre, des diamants extraits de mines de pays en paix. Cela permet de structurer le commerce en amont.

En revanche, il faut être conscient que si vous achetez un bijou assorti d'un certificat « Kimberley Â», vous ne pouvez être certain de l'origine exact du diamant, taillé et retaillé à partir d'un diamant brut qu'il est difficile de retrouver.